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Georges BIDAULT
Georges BIDAULT
1899 - 1983
1899 - 1983




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CHRONO-BIOGRAPHIE
1899-1921
Naissance à Moulins (Allier) le 5 octobre 1899.
Etudes secondaires au collège jésuite de Bollengo (Italie) de 1909 à 1916.
Sous les drapeaux avec les appelés de la classe de 1919 (1918 à 1921.)

Professeur d'histoire 1925-1940
Reçu premier à l'agrégation d'histoire en 1925. Professeur d'histoire au Lycée de Valenciennes 1925-1926, de Reims( 1926-1931) et à Paris au Lycée Louis Le Grand (1931-1940.)
Editorialiste de " L'Aube " (1934-1940) : ses éditoriaux de politique étrangère notamment, sont repris par l'ensemble de la presse écrite et parlée.
Candidat malheureux du Parti Démocrate Populaire (PDP) à Domfront dans l'Orne (avril-mai 1936.)
Mobilisé en février 1940 comme volontaire avec le grade de sergent, il participe à la bataille de France et est fait prisonnier le 8 juin 1940.

Le résistant 1940-1944
Prisonnier de guerre (1940-1941) il est libéré comme ancien combattant de la guerre précédente.
Professeur du Lycée du Parc à Lyon (1940-1943), il participe activement à la résistance, notamment comme membre du Comité Directeur du Mouvement " Combat " et en publiant à la demande de Jean Moulin le "bulletin d'information de la France combattante" comme responsable du BIP ( bureau d'information et de presse).
Le 27 mai 1943 sa motion est adoptée à l'unanimité lors de la Constitution à Paris du Conseil national de la Résistance. Il succède à Jean Moulin à la présidence du CNR (élu en septembre 1943 après l'arrestation de J. Moulin).
Il dirige avec Alexandre Parodi l'insurrection parisienne (août- 1944) et accueille le général de Gaulle à l'hôtel de ville dans Paris libéré le 25 août 1944.

Le ministre des affaires étrangères et
Le président du gouvernement provisoire (1944-1946.)

Le général de Gaulle le nomma ministre des Affaires étrangères le 9 septembre 1944. Il l'accompagna à Moscou où il signa avec Molotov le traité d'amitié franco-soviétique (10 décembre 1944).
Il est élu député de la Loire le 21 octobre 1945, réélu le 2 juin et 10 novembre 1946.
Le 27 décembre 1945 il épouse Mademoiselle Suzanne Borel, diplomate de carrière, la première femme à avoir été reçue à ce grand concours du Quai d'Orsay. Elle est son directeur adjoint de cabinet.
Il est président du gouvernement provisoire de la République (19 juin - 28 novembre 1946) après le rejet d'un premier projet de constitution élaboré sans le MRP et le triomphe du mouvement dont il a été l'un des fondateurs aux élections pour la seconde assemblée constituante.
En sa qualité du GPRF il promulgue la constitution de la IVème République adoptée par référendum le 13 octobre 1945.
Il préside à Paris la conférence de la paix (juillet-octobre 1946).

Ministre des Affaires étrangères 1947-1948
Il abandonne le Quai d'Orsay pendant le bref intermède du gouvernement socialiste homogène présidé par Léon Blum.
Il retrouve le portefeuille des Affaires étrangères dans le gouvernement de Paul Ramadier (22 janvier-22 octobre 1947) et de Robert Schuman (27 octobre 1947-19 juillet 1948).
Il est écarté du Quai d'Orsay après l'approbation par l'Assemblée nationale des recommandations des accords de Londres par lesquels il infléchit la politique allemande de la France en ouvrant la voie qui devait mener à la pleine souveraineté de l'Allemagne dans une Europe unie.

La présidence du Conseil (1949-1950)
Alors qu'il n'est plus au gouvernement, le congrès du MRP de Strasbourg (mai 1949) le porte à la présidence du mouvement. Il y restera jusqu'au congrès de Bordeaux (mai 1952) qui l'élira président d'honneur.
Invité à la tête du gouvernement le 27 octobre 1949 il fait notamment adopter par le conseil des ministres du 9 mai 1950 le plan Monnet, présenté par le ministre des Affaires étrangères Robert Schuman qui, en instituant ce qui allait devenir la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier (CECA), engage la construction de l'Europe.
Il démissionne le 24 juin 1950 non sans avoir fermement annoncé qu'il ne le ferait pas si la confiance était refusée à son gouvernement dans les formes constitutionnelles.

Retour au Quai d'Orsay (1953-1954)
Après avoir participé comme vice-président du Conseil à deux éphémères gouvernements d'Henri Queuille (juillet 1950-et mars-juillet 1951), avoir été réélu le 17 juin 1951 député de la Loire et avoir occupé les fonctions de vice président du Conseil, ministre de la Défense nationale dans les gouvernements de René Pleven et Edgar Faure (août 1951-février 1952), René Mayer le rappelle au Quai d'Orsay (8 janvier 1953).
Il y remplace Robert Schuman qui lui avait succédé en 1948. Son retour comme ministre des Affaires étrangères marque de plus grandes réserves à l'égard du traité de Paris sur la Communauté Européenne de Défense (CED).
Dans son discours d'investiture du 10 juin 1953, Georges Bidault a cette formule qui révèle sa prudence "il faut faire l'Europe sans défaire la France".
Il n'est pas investi faute d'une voix. Il reste ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Joseph Laniel (28 juin 1953-19 juin 1954). A ce titre, il annonce le 20 août 1953 la déposition du sultan du Maroc, quoique cette décision ne corresponde pas à ses instructions.
Il obtient la convocation de la conférence de Genève le 26 avril 1954 en vue d'un règlement du conflit indochinois. Lorsque Georges Bidault est renversé par l'Assemblée le 12 juin 1954 il avait fait mieux qu'annoncer les conditions d'un cessez-le-feu dont il refusa néanmoins de se prévaloir pour sauver l'existence du gouvernement.

Algérie, l'oiseau aux ailes coupées (1954-1962)
De 1954 à 1958 G. Bidault dans ses articles hebdomadaires dans "Carrefour" et dans ses interventions devant la chambre, défend avec talent, passion et intransigeance l'orientation de l'Algérie dans la République. Il s'éloigne progressivement de ses amis politiques, de plus en plus nombreux à envisager une solution négociée du conflit algérien.
Il est réélu député de la Loire le 2 janvier 1956 et le 15 avril 1958 il est l'un des trois députés du MRP à refuser la confiance au gouvernement Félix Gaillard, renversé par 321 voix contre 255.
Le président de la République René Coty l'appelle le premier pour dénouer la crise. A une courte majorité le MRP décide de ne pas participer au gouvernement que son président d'honneur s'efforce de constituer. Dans ces conditions il renonce à former le gouvernement (22 avril 1958).
Le 13 mai 1958 il est le seul député MRP à voter contre l'investiture de Pierre Pflimlin et le 14 mai il est le premier des dirigeants politiques de la IVème République à lancer un appel au général de Gaulle.
A l'occasion du congrès MRP de Saint Malo (15-18 mai 1958) Georges Bidault défend un engagement. Il affirme n'avoir pas changé et mener cette fois la lutte contre le nationalisme arabe devant une assistance restée de glace.
Le 1er juin 1958 il vote l'investiture du général de Gaulle non sans avoir déclaré "je serai le dernier refuge de l'intransigeance". Le 18 juin 1958 paraît le recueil de ses articles de "Carrefour" sous le titre "Algérie, l'oiseau aux ailes coupées".
En juin-juillet 1958 il constitue un nouveau mouvement : la Démocratie Chrétienne de France. C'est avec cette étiquette qu'il est réélu en novembre 1958 député de la Loire. Il siège dans la nouvelle assemblée parmi les non inscrits et les organes dirigeants du MRP constatent qu'il s'est "mis hors du MRP".
Le 10 juin 1959 il prononce un grand discours à l'Assemblée nationale en faveur de "l'Algérie française". Il a été écouté avec une attention passionnée et salué à sa descente de la tribune par une ovation de trois quarts des députés, debout à leur banc (Le Monde).
Après ce triomphe commence la progressive mise à l'écart de Georges Bidault. C'est une sorte de descente aux enfers. Le 13 septembre 1959 le général de Gaulle lui remet après quinze ans la Croix de la Libération. Trois jours plus tard, celui-ci déclare qu'il aura recours à l'auto détermination pour déterminer le statut futur de l'Algérie. Georges Bidault rompt définitivement avec le général de Gaulle dont il combattra sans relâche les nouvelles orientations algériennes.
A partir de cette date, il participe au regroupement visant à défendre l'intégrité du territoire (Comité de Vincennes et Front National pour l'Algérie Française).


Le proscrit (1962-1968)
Le 3 mars 1962, jugeant sa liberté d'expression entravée et sa vie menacée, il quitte le territoire national et fonde un nouveau "Conseil National de la Résistance" pour s'opposer à la politique gaulliste. Il se réfugie en Suisse, en Italie, et en Bavière avant de rejoindre Lisbonne après avoir été expulsé d'Italie et d'Allemagne. Le Portugal obtint que le Brésil l'accueille.
Le 5 juillet 1962 avait été votée par 241 voix contre 72 (109 députés dont le MRP ne prenant pas part au vote) la levée d'immunité parlementaire.
Il vit en exil au Brésil (1963-1967), où il écrit son livre "d'une résistance à l'autre" (1965), puis en Belgique (1967-1968) ; il n'attend pas l'amnistie du général de Gaulle pour franchir la frontière le 8 juin 1968. L'instance ouverte contre lui fait l'objet d'un non lieu.

Le retour en France (1968-1983)
Il publie "Le Point" répondant aux questions de Guy Ribeaud qui l'avait suivi en exil.
En 1969 il soutient la candidature d'Alain Poher à la présidence de la République accordant en 1981 son soutien à Jacques Chirac.
En 1973, il se présente sans succès aux élections législatives dans le 2ème arrondissement de Paris.
Le 27 janvier 1983 il meurt à Cambo. La messe de requiem est célébrée aux Invalides et présidée par Monseigneur Vanel, évêque des armées.
Les honneurs militaires lui sont rendus, il repose au cimetière de la Celle (Yvelines)